Division des prières volontaires
Les actes cultuels volontaires se divisent en prières inconditionnées et en prières prescrites. Les premières dépendent de l’intention que l’orant se fait de la prière à effectuer. An-Nâwâwi a dit que s’il s’apprête à les faire sans envisager leur nombre, il peut réaliser une rak‘a, faire le salut final et entreprendre une seconde, une trosième ou cent ou mille... S’il se met dans l’idée de s’acquitter d’un certain nombre de prières, celles-ci sont valables même s’il n’indique pas leur catégorie et leur genre.
C’est ainsi qu’Abû Darr effectua plusieurs prières volontaires et fit le salut final. Al-Ahnaf lui fit remarquer qu’il s’était détourné du shaf’ ou du witr. Abû Dhar répondit: “Si moi, je ne m’en suis pas rendu compte, Dieu, Lui, le sait. J’ai entendu mon ami Abûl Qâsim (le Prophète r) dire: “Il n’y a pas de serviteurs qui effectue une prosternation pour Dieu sans que Celui-ci ne l’élève d’un degré et ne lui efface une faute”.
1. La prière volontaire après les prières légales:
Quant aux prières volontaires prescrites, elles comportent ce qui a été légiféré à accomplir à la suite des prières légales. Elle portent le nom de sunna constante et fixe (as-sunan ar-râtiba) et englobent celles qui accompagnent les cinq prières légales de la journée.
a. Le fajr (l’aube):
L’orant effectue les deux rak‘a de l’aube. Plusieurs hadîths signalent le mérite d’en préserver l’usage. En voici deux d’entre eux.
* Ce sont celles que j’aime le plus au monde.
* N’abandonne pas les deux rak‘a de l’aube même si un ennemi te pourchasse.
Il est connu que le Prophète r allégeait la lecture du Coran lors des deux rak‘a de l’aube. C’est ce que confirma l’une de ses épouses Hafsa qui a dit que l’Envoyé de Dieu s’acquittait des deux rak‘a de l’aube avant la prière du matin dans sa chambre et il les écourtait au maximum.
Quant à Aïsha, elle a dit que le Prophète r accordait aux deux rak’ât de l’aube un temps équivalent à la durée de la lecture de la Fâtiha; cela suppose que l’orant peut se limiter à la seule lecture de la Fâtiha. Elle précisa, qu’il lisait à voix basse les deux sourates suivantes: “qul yâ ayyuhâ l-kâfirûn” et “qul Huwa Allâhu Ahad”.
Certes, il arrivait au Prophète r de lire d’autres versets du Coran si l’on se réfère à ce qu’Ibn ‘Abbas rapporta. Il s’agit de ces deux passages, l’un au cours de la première rak‘a et l’autre pendant la seconde : * «Dites: Nous croyons en Dieu, à ce qui nous a été révélé, à ce qui a été révélé à Abraham, Ismâël, Isaac, Jacob, aux douze tribus, à ce qui a été confié à Moïse, à Jésus, aux prophètes par leur Seigneur. Nous ne faisons aucune distinction entre eux et à Dieu nous sommes soumis». (Coran, 2/136)
* «Dis: Ô Gens du Livre, venez à une formule valable pour nous et pour vous: de n’adorer que Dieu sans rien Lui associer, de ne pas nous prendre les uns les autres pour maîtres à la place de Dieu”. S’ils s’en détournent, dites-leur: “Témoignez qu’à la Volonté de Dieu nous sommes soumis.»(Coran, 3/64)
Toujours selon Ibn ‘Abbâs d’après la version d’Abû Dâwud, le Prophète lisait dans la première rak‘a, le premier verset cité, et dans la seconde ce verset:
* «Lorsque Jésus s’aperçut de leur incrédulité, il dit: Qui me soutient dans la voie de Dieu ? Les Apôtres dirent: “Nous sommes les auxiliaires de Dieu. Nous croyons en Dieu. Témoigne qu’à Sa volonté nous sommes soumis». (Coran, 3/52)
L’imam An-Nawâwî signale dans son livre “Al-Adhkâr” que le Prophète, après la prière de l’aube, répétait trois fois ces invocations alors qu’il était encore assis. Celui qui les fait, Dieu lui pardonne ses fautes quand bien même elles seraient de la grosseur de l’écume de la mer.
“Ô mon Dieu ! Seigneur de Gabriel, d’Isrâfîl, de Michaël et de Muhammad, Envoyé de Dieu, je me réfugie auprès de Toi contre le châtiment du Feu”.
“Allâhumma, Rabba Jibrîl, wa Isrâfîl, wa Mîkâyîl wa Muhammad, nabiyyu Allâh, a‘ûdhu bi-ka mina n-nâr”.
“Je demande pardon à Dieu, en dehors de qui il n’y a pas d’autre divinité, le Vivant, l’Absolu. Je me repens à Lui”.
“Astaghfiru Allâh allâdhî lâ ilâha illâ Huwa al-Hayyu al-Qayyûmu wa atûbu ilayhi”.
Il est d’usage de faire aussi cette invocation aussi bien après la prière de l’aube qu’après celles des prières légales de la journée:
“Mon Dieu, Tu es la Paix, de Toi provient la Paix et vers Toi retourne la Paix. Beni et Exalté sois-Tu, ô Toi détenteur de la Majesté et de l’Honneur”.
“Allâhumma, Anta s-salâm, wa minka s-salâm, wa ilayka yarji‘u s-salâm, tabârakta wa ta‘âlayta, yâ dhâ l-jalâli wal ikrâm”
Aïsha a dit que lorsque le Prophète r achevait sa prière de l’aube, il s’allongeait sur le côté droit s’il la voyait endormie, sinon il se mettait à discuter avec elle.
Cependant le fait rapporté par l’épouse de l’Envoyé de Dieu prête à discussion. Il semble qu’il est recommandé seulement pour celui qui prie chez lui, en dehors donc de la mosquée.
Il est certain, selon Ibn ‘Umar, avis renforcé par les grands théologiens, que le Prophète r ne prenait pas la peine de s’allonger quand il accomplissait la prière de l’aube dans l’enceinte de la mosquée. Bien au contraire, d’après Ibn’Umar, il dissuadait ceux qui étaient tentés de le faire.
Selon Abû Hurayra, le Prophète a dit: “Celui qui ne s’acquitte pas des deux rak‘a de l’aube jusqu’au lever du soleil, qu’il les effectue tout de même”.
Qays Ibn ‘Umar rapporte qu’étant sorti le matin sans avoir fait la prière de l’aube, il rencontra le Prophète r avec lequel il fit la prière du matin. Ayant terminé ce devoir, il fit la prière de l’aube. Le Prophète lui demanda ce qu’était cette prière. Il lui répondit que c’était celle de l’aube. L’Envoyé de Dieu se tut et ne dit rien.
Il est évident, selon les hadîths, que la prière de l’aube peut se réaliser aussi bien avant qu’après le lever du soleil, que ce soit pour une raison majeure ou tout simplement parce que l’heure qui lui est réservée a été dépassée. Il n’en reste pas moins que la meilleure façon de la faire, c’est de l’accomplir en temps voulu.
b. La prière du Dhuhr: (début d’après-midi)
Il apparaît de la Sunna que la prière volontaire après la prière du dhuhr se compose de quatre rak‘a, de six ou de huit. En voici les détails:
Quatre ‘a: “Ibn ‘Umar a dit: “J’ai appris du Prophète dix rak‘a: deux avant la prière du dhuhr et deux autres après, deux également après le mahgrib à la maison, deux après al-‘ishâ’ à la maison et deux avant le matin”.
Six rak‘a: Ibn ‘Abd Allâh Ibn Shaqîq a interrogé Aïsha sur la manière dont le Prophète effectuait sa prière. Elle lui répondit: “Il faisait quatre rak‘a avant la prière du dhuhr et deux autres après”.
Huit rak‘a : Umm Habîba rapporta ce dire de l’Envoyé de Dieu: “Celui qui s’acquitte de quatre rak‘a avant la prière du dhuhr et quatre autres après, Dieu rend illicite sa chair au Feu”.
La prière de quatre rak‘a avant la prière du dhuhr comporte un certain mérite selon Abû Ayyûb al-Ançâri lequel s’acquittait de quatre rak‘a avant l’office du dhuhr. Lui ayant fait remarquer qu’il prolongeait cette prière volontaire, il répondit: “C’est l’heure où s’ouvrent les portes du Ciel. J’aime que Dieu élève vers ce Ciel une oeuvre salutaire.”
Il y aucune contradiction dans tous ces hadîths, car il est probable que le Prophète priait tantôt deux fois et d’autre fois quatre. Il est possible qu’il effectuait deux à la mosquée et quatre à la maison. L’autre possibilité envisagée: il faisait deux prosternations à la maison avant de se rendre à la mosquée et deux autres en y arrivant.
Le procédé consiste à les faire deux par deux et à séparer chaque couple de rak‘a par le salut final. Il est admis aussi de les effectuer ensemble avec un seul salut final.
c. La prière du ‘açr (milieu d’après-midi) :
Plusieurs versets traitent de la question mais les uns appuient et confirment les autres. Il y a la narration d’Ibn ‘Umar: selon lui, le Prophète a dit que: “La Miséricorde de Dieu couvre l’homme qui effectue quatre rak‘a avant la prière du milieu de l’après midi”. Il y a également le témoignage de ‘Alî qui a dit que le Prophète s’acquittait de quatre rak‘a et opérait une séparation entre deux rak‘a par le salut final.
Cependant, l’idée qui prévaut porte sur seulement deux rak‘a d’après cette règle générale énoncée par l’Envoyé de Dieu: “Entre tous les deux adhân, il y a une prière”.
d. La prière du maghrib (coucher du soleil):
La Sunna recommande d’effectuer deux prosternations après la prière du soir, en lisant dans la première “Qul yâ ayyûhal kâfirûna” et dans la seconde “qul Huwa Allâhu Ahad”.
Il est recommandé de s’en acquitter à la maison. En effet, le Prophète r dirigea la prière du soir des Banû ‘Abd al-Ash-hal. Après le salut final, il leur dit: “Faites deux prosternations en arrivant chez vous”. C’est ce qu’il faisait lui-même.
e. La prière d’al-‘ishâ (nuit) :
La règle générale établie ci-dessus est valable pour la prière de la nuit. Après avoir répété deux fois: “Après tous les deux adhân, il y a une prière”, le Prophète r a dit en la renouvelant une troisième fois: “Pour celui qui le veut”. Selon Ibn Zubayr, le Prophète r a dit aussi: “Il n’y a de prière prescrite sans qu’il y ait deux rak‘a”.
Il est indispensable de séparer nettement la prière obligatoire et la prière surérogatoire. En effet, un homme, après avoir accompli la prière du milieu de la journée, se leva aussitôt et effectua la prière volontaire. ‘Umar, l’ayant vu agir de la sorte, l’interpella :
“Assis-toi, lui dit-il, les Gens du Livre ont été maudits parce qu’il n’opérait pas de séparation entre leurs prières”. L’ayant entendu, le Prophète r a dit: “ ‘Umar Ibn al-Khattâb a bien agi”.
2. La Sunna non impérative (Ghayr mu’akkada) :
Il est utile de mette en évidence le réveil au cours de la nuit (qiyyâmu l-lay) pour s’acquitter des prières volontaires. Le Coran et la Sunna y attachent beaucoup d’importance et impliquent tous les croyants et croyantes en mesure de les accomplir dans les meilleures conditions possibles.
a. Leur mérite:
Dieu ordonne à Son Envoyé ce qui suit: «A des moments de la nuit, interrompt le sommeil pour une oraison surérogatoire: peut-être que ton Seigneur te ressuscitera dans un séjour de louange». (Coran, 17/79)
Bien que ce commandement s’adresse au Prophète r, il n’en reste pas moins vrai qu’il concertne, par la même occasion, tous les Musulmans et à toutes les Musulmanes. Il est demandé à tous de s’y conformer.
Le Coran montre clairement que ceux qui se réveillent la nuit et s’attachent à la pratique du culte de Dieu appartiennent à la catégorie des bel-agissants qui méritent la Miséricorde divine. Le Seigneur loue leur détermination et leur persévérance et les compte au nombre des croyants d’une grande piété. Il témoigne de leur foi inébranlable et indestructible et les élève à un rang élevé qu’aucune autre catégorie de pratiquants ne peut égaler. Voici des versets qui les décrivent:
* « Ceux qui se prémunissent seront dans des jardins au milieu des sources. Ils saisissent ce que leur Seigneur leur accorde car ils étaient autrefois des bel-agissants. Ils ne s’assoupissaient rien qu’un peu de la nuit et imploraient leur pardon dès avant l’aube. » (Coran, 51/15 à 18)
* « Les adorateurs du Tout Miséricordieux sont ceux qui parcourent la terre humblement. Si des incrédules les interpellent, ils disent: “Paix”. Ils passent la nuit à se prosterner et à se redresser devant leur Seigneur. » (Coran, 25/ 63-64)
* « Ne croient à nos versets que ceux qui, s’ils les entendent, tombent prosternés, exaltent par la louange la transcendance de leur Seigneur et se dépouillent de tout orgueil. Ils détachent leurs flancs de leur couche pour invoquer leur Seigneur dans la crainte et l’espoir et sur Notre attribution font dépense ». (S. 32, 15 et 18)
* « Quoi ! celui qui se livre à la dévotion à telles heures de la nuit, se prosterne et se redresse, a souci de la vie dernière, aspire après la misércorde de son Seigneur... Dis: “Ceux qui savent seraient-ils les égaux de ceux qui ne savent point ? “. Mais seuls les hommes intelligents réfléchissent » (S. 39, 9)
De son côté, l’Envoyé de Dieu n’a pas manqué de marquer l’importance des prières au milieu de la nuit. Il le fit dès son arrivée à Médine. Ainsi ‘Abd allâh Ibn Muslim apporta ce témoignage: “La première des choses que j’ai entendue du Prophète est ce discours: “Ô vous les gens ! Répandez la paix, nourrissez le pauvre, respectez les liens de la parenté, priez la nuit au moment où les gens dorment encore. C’est ainsi que vous entrerez au Paradis en paix”.
Fort de son expérience auprès de l’Envoyé de Dieu, Salmân al-Fârisi a dit:“Il vous appartient de vous réveiller la nuit et de prier. Cette prière a été effectuée par vos vertueux devanciers; elle vous rapproche de Dieu, efface vos fautes, vous éloigne des péchés et chasse le mal de votre corps”.
Selon Sahl Ibn Sa’d, Gabriel se présenta à l’Envoyé de Dieu et lui dit: “Ô Muhammad ! vis autant que tu voudras mais tu finiras par mourir; fais ce que tu voudras et tu seras récompensé selon le mérite de tes oeuvres; aime qui tu voudras mais il t’arrivera de les quitter. Sache que la noblesse du croyant réside dans le réveil de la nuit pour prier et sa grandeur consiste à être à même de se passer de l’assitance des gens”.
b. Leur adab:
La Sunna recommande, à celui qui se réveille la nuit pour prier, ce qui suit:
* L’intention: l’orant, avant de dormir, se met dans l’idée qu’il se réveillera pour accomplir ses prières. Le Prophète a dit: “Celui qui rejoint sa couche et se résoud intentionnellement à se réveiller pour prier mais ensuite, gagné par le sommeil, ne se lève qu’au matin, il lui sera inscrit ce qu’il avait l’intention de faire et son sommeil sera considéré sur son compte, comme une aumône de la part de son Seigneur”.
* Au moment du réveil: il s’essuie le visage en se réveillant et se cure les dents avec le “siwâk”. Après, il lève les yeux vers le ciel et fait cette invocation prononcée par l’Envoyé de Dieu: “Il n’y a de Dieu que Toi. Gloire à Toi. J’implore Ton pardon pour mes fautes et espère Ta Miséricorde. Ô mon Dieu ! Ajoute à ma science et ne déracine pas de mon cœur la foi après m’avoir guidé dans le droit chemin. Accorde-moi de Ta part miséricorde car Tu es le meilleur des donateurs. Louange à Dieu qui nous a donné la vie après nous avoir fait mourir. C’est vers Lui que se fera le retour”.
“ Lâ Ilâha illâ anta, subhâna-ka astaghfiru-ka li dhanbî wa as’aluka rahmataka, allâhumma zidnî ‘ilman wa lâ tuzigh qalbî ba‘da idh hadaytahu, wa hab lî min ladunika rahmatan, innaka anta l-wahhâb, al-hamdu li Llâhi allâdhî ahyânâ ba’da mâ amâtanâ wa ilayhi n-nushûr”.
Après cela, l’orant lira les onze derniers versets de la sourate al-’Imrân qui commencent par: “Il y a dans la création des cieux et de la terre et dans l’alternance de la nuit et du jour des signes certains pour les hommes doués d’intelligence” et finissent par: “Craignez Dieu et vous serez heureux”.
Ensuite, il dira: “Mon Dieu ! à Toi la louange ! Tu es la Lumière des cieux, de la terre et ce qu’ils contiennent. A Toi la louange ! Tu es le maître des cieux, de la terre et de ce qu’ils contiennent. A Toi la louange ! Tu es la Vérité. Ta promesse est la vérité. Ta rencontre est vérité. Le Paradis est vérité. L’Enfer est vérité. Les prophètes sont vérité. Muhammad est vérité. L’Heure est vérité. Ô mon Dieu à Toi je me soumets. C’est en Toi que je crois. En Toi j’ai une confiance absolue. Pardonne mes fautes antérieures et celles qui suivront, celles que je cèle comme celles que je publie. Tu es Dieu; il n’y a pas d’autre divinité que Toi”.
“Allâhumma laka l-hamdu, anta nûru s-samâwâti wa l-ardi wa man fîhimâ, wa laka l-hamdu, anta qayyûmu s-samawâti wa l-ardi wa man fîhimâ, wa lakal hamdu, antal haqqu, wa wa’duka l-haqqu, wa liqâ.u-ka haqqun, wa l-jannatu haqqun, wa n-nâru haqqun, wa n-nabiyyûna haqqun, wa Muhammud haqqun, wa s-sâ‘ata haqqun. Allâhumma laka aslamtu, wa bika âmantu, wa ‘alayka tawakkaltu, faghfir lî mâ qaddamatu wa mâ akhkhartu wa ma asrartu wa mâ a‘lantu, anta Allâhu lâ ilâha illâ anta”.
* D’ouvrir la prière la nuit par deux légères prosternations: Selon Aïsha, le Prophète, quand il se levait pour prier la nuit, inaugurait ses prières surérogatoires par deux courtes prosternations. En suivant cet exemple de l’Envoyé de Dieu, l’orant pourra ensuite débuter ses prières volontaires de la nuit.
* De réveiller son épouse et inversement: Autrement dit, l’homme réveille sa femme et celle-ci réveille son mari si elle se lève la première. Le Prophète a dit:
“ La Miséricorde de Dieu s’étend sur l’homme qui se lève la nuit et prie et, par la même occasion, réveille sa femme. Si celle-ci refuse, il imbibe son visage d’eau. La Miséricorde de Dieu s’étend sur la femme qui se lève la nuit et prie et, par la même occasion, réveille son époux. Si celui-ci ne veut pas, elle imbibe son visage d’eau”.
Il ajouta en un autre moment: “Si l’homme réveille son épouse la nuit et ensemble effectuent deux prosternations, ils seront inscrits au nombre des invocateurs de Dieu et dans les registres”.
Le Prophète était venu réveiller ‘Ali et sa femme Fâtima: “Est-ce que vous ne vous levez pas pour prier ?” ‘Alî répondit: “Ô Envoyé de Dieu ! Nos âmes sont entre les “mains” de Dieu. S’Il le veut, Il nous ressuscitera d’un seul coup”. Le Propète partit et je l’entendis revenir sur ses pas en disant: “Comme l’homme est souvent discuteur”.
* De se remettre au lit si on est fatigué: L’orant doit cesser sa prière s’il sent le sommeil le gagner. Qu’il aille dormir jusqu’à ce que le sommeil ne le domine plus.
Aïsha a entendu du Prophète cette parole: “Si l’un de vous se lève la nuit pour prier et que sa lecture du Coran est difficile à comprendre, ne sachant pas ce qu’il récite, qu’il aille se mettre au lit”.
* De ne pas s’imposer le réveil la nuit: L’orant ne se réveille que selon ce que son énergie lui permet. Cependant, il convient de s’appliquer, selon les possibilités de chacun, à ne pas abandonner cette prière, sauf en cas de force majeure.
Le Prophète a dit, d’après Aïsha: “Réalisez les oeuvres selon vos possibilités. Dieu ne cessera pas de vous récompenser aussi longtemps que vous-mêmes vous ne cessez pas vos dévotions”.
A ce sujet, l’Envoyé de Dieu, interrogé pour savoir quelle est la meilleure oeuvre aimée de Dieu, répondit: “L’oeuvre dans laquelle on persévère même si elle est minime”.
S’adressant à ‘Abd Allâh Ibn ‘Umar, il lui dit: “Ô ‘Abd Allâh ! ne sois pas comme untel: il se levait pour prier la nuit et ensuite il renonça à le faire”.
c. Leur moment:
La prière de la nuit est valable au début de la nuit, en son milieu ou vers la fin. Cependant, la meilleure période est celle qui couvre le dernier tiers de la nuit. Le Prophète a dit, selon Abû Hurayra::
“Notre Seigneur descend chaque nuit du Ciel vers la terre pendant le dernier tiers de la nuit et dit: “Celui qui M’invoque, Je répondrai à son invocation; celui qui Me sollicite, Je lui accorde ce qu’il veut et celui qui Me demande pardon, Je lui pardonne”.
En d’autres occasions, l’Envoyé de Dieu a dit: “Le moment où l’adorateur se rapproche le plus du Seigneur, c’est celui du creux du troisième tiers de la nuit. Celui qui peut invoquer Dieu en cette heure, qu’il le fasse”.
Abû Dharr, ayant interrogé le Prophète pour connaître le meilleur moment de la nuit pour s’acquitter de la prière volontaire, reçut cette réponse: “Le creux de la nuit qui reste à passer et que celui qui prie le fasse le temps qu’il peut”.
d. Le nombre de prosternations:
La prière surérogatoire de la nuit n’a pas de limite bien déterminée. Elle peut commencer dès après le witr. Le Prophète a dit: “La prière de la nuit est nécessaire ne serait-ce qu’en la faisant durer le temps de traire une chèvre ou une chamelle”. En une autre occasion, il a dit: “Faites la prière de la nuit, ne serait-ce qu’en effectuant une seule rak‘a”.
Le meilleur procédé consiste à s’en tenir à onze ou à treize rak‘a et à respecter constamment ce nombre. Il n’est pas nécessaire de s’acquitter des rak’ât l’une derrière l’autre. Selon Aïsah, il est possible, selon l’un des exemples donnés par le Prophète, de les espacer: quatre + quatre + trois.
Les prières volontaires indépendantes
1. La prière volontaire après les prières légales
a. Sa presciption le mois de ramadan:
La prière des tarâwîh au cours du mois de ramadan est une sunna applicable aussi bien aux hommes qu’aux femmes. Elle se pratique après la prière d’al-‘ishâ et avant celles du shaf‘ et du witr. Certes, il est permis de l’accomplir avant, mais la première méthode indiquée est la meilleure.
Selon Aïsha, le Prophète r ne priait pas plus de onze rak‘a. Selon Jâbir, l’Envoyé de Dieu dirigea leur prière et effectua huit rak‘a et ajouta la prière du witr.
Ce fait est confirmé par Ubayya Ibn Ka‘b qui a dit au Prophète avoir conduit la prière des membres de sa famille et effectué huit rak‘a plus la prière du witr. L’Envoyé de Dieu l’écouta et ne dit rien. Telle est, en vérité, la Sunna.
Il est vrai que sous le califat de ‘Umar, de ‘Uthmân et de ‘Alî, les croyants s’acquitaient de vingt rak‘a. Cette opinion a été admise par la plupart des fuqaha de tendance hanafite et hanbalite.
C’est ce qu’a dit at-Tirmidî: “C’est ainsi que, plus tard, j’ai vu les gens prier à La Mecque en effectuant vingt rak‘a.”
En fait, certains ‘ulama admettent que la Sunna reconnaît onze rak‘a en plus du witr. Quant au reste, cela entre dans le contexte des recommandations (mustahhab).
Al-Kamâl Ibn al-Hamâm a dit: la Sunna consiste en vingt rak‘a conformément à la pratique du Prophète. Cependant, celui-ci renonça à ce nombre car il craignait qu’il devienne une obligation pour eux.
C’est pourquoi, les tarâwîh implique onze rak‘a. Quant aux prosternations supplémentaires, elles relèvent des recommandations.
b. La prière individuelle ou en groupe et récitation du Coran:
Il est permis de prier les tarâwîh aussi bien seul qu’en groupe mais ce dernier procédé dans une mosquée est préférable. En effet, ‘Abd ar-Rahmân Ibn al-Qârî a dit: qu’il sortit en compagnie de ‘Umar Ibn al-Khattâb une nuit de ramadan et, ensemble, ils allèrent à la mosquée. Ils virent les croyants en rangs dispersés. Les uns priaient individuellement et les autres en groupes composés chacun de trois ou quatre personnes. ‘Umar leur dit qu’à son avis, il serait plus judicieux de rassembler tout ce monde en une seule assemblée que dirigerait un seul homme. C’est ce qu’ils firent.
La Sunna n’a pas établi la manière de réciter le Coran. Les croyants s’appliquaient à prier jusqu’à l’aube et ne s’arrêtaient qu’à l’approche du fajr. Ils lisaient, en huit rak‘a, la sourate al-Baqara. Quant ils le faisaient en douze rak‘a, ils en allégeaient la récitation. A ce sujet, Ibn Qudâma a dit: Ahmad a dit: “On récite, du Coran, au cours du mois de ramadân, ce qui ne met pas dans la gêne, en particulier durant les nuits courtes”.
Cependant, il est préférable que les croyants écoutent tout le Coran pendant les nuits sacrées du mois consacré au jêune.
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