Fâcheux concours de circonstances : alors que le gouvernement israélien est mis en cause pour la façon dont il a mené la guerre au Liban, ses membres sont aussi visés à titre personnel par différents scandales.
Le chef du gouvernement, Ehoud Olmert, est soupçonné d'avoir bénéficié de "facilités" lors de l'achat en 2004 d'un appartement à Jérusalem ; le chef d'état-major de Tsahal, le général Dan Haloutz, est accusé d'avoir vendu ses actions juste avant le déclenchement des opérations au Liban sud.
Quant au ministre de la justice, Ham Ramon, il a dû démissionner pour avoir embrassé de force une ancienne fonctionnaire gouvernementale devenue soldate.
C'est désormais au président lui-même, Moshé Katsav, que la justice s'intéresse, revenant sur une enquête qui avait été mise en sommeil le temps pour l'Etat hébreu de mener la guerre au Liban. Une ancienne collaboratrice accuse le président israélien de l'avoir forcée à des relations sexuelles avec lui, des accusations que le chef de l'Etat récuse. Néanmoins, M. Katzav sera entendu par la police, mercredi 23 août : une première
"Il a été convenu que les enquêteurs se présenteront demain à la présidence. Tout est coordonné avec lui", a déclaré à Mickey Rosenfeld, porte-parole de la police israélienne
Mardi, les enquêteurs ont effectué une perquisition à la résidence officielle du président à Jérusalem et y ont saisi des ********s et des ordinateurs. Cette descente de police sans précédent au domicile du chef de l'Etat a fait la "une" mardi des bulletins d'information des radios et a été longuement commentée par les médias.
La démission du président, évoquée au début de l'affaire, revient à l'ordre du jour : "En ces heures difficiles, le président doit avoir un rôle de rassembleur, ce qui n'est plus le cas, c'est pourquoi il doit démissionner immédiatement", a ainsi estimé le député travailliste Yoram Marciano.
Selon les informations publiées mardi par le Yediot Aharonot, qui a révélé l'affaire, deux jeunes femmes employées de la présidence, partageaient toutes deux les faveurs du président Katsav.
Des scènes de jalousie ont éclaté entre elles lorsqu'elles l'ont découvert. L'une a fait chanter le président, exigeant de l'argent et un emploi, faute de quoi elle porterait plainte pour "harcèlement sexuel". M. Katsav a alors saisi le conseiller juridique du gouvernement de cette affaire de chantage, une démarche qui a donné lieu à l'ouverture de l'enquête policière.
Selon le journal, la jeune femme a fini par porter plainte pour "harcèlement sexuel" et a subi avec succès l'épreuve du détecteur de mensonge lors de son interrogatoire par la police.
Le scandale a pris une nouvelle ampleur, lorsque le quotidien Haaretz a fait état de six anciennes collaboratrices de M. Katsav qui l'auraient à leur tour accusé de harcèlement sexuel.
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