Au nom d'Allah , dieu d 'Abraham et tous les autres prophètes
L'Eglise face au tabou des enfants de prêtres et de religieuses
Certains enfants de prêtres et de religieuses, devenus adultes, veulent faire exploser la chape de plomb de ce tabou. Jeudi 13 juin, des évêques recevront ces fils et filles d'ecclésiastiques.
Entre prendre la parole ou se taire, Léa a choisi l'anonymat comme compromis. Son tabou : son père était prêtre. Il a quitté les ordres quand elle est née il y a 40 ans. À partir de ce moment, leur vie est devenue un enfer. "Notre maison a eu un incendie criminel, des animaux de compagnie tués, on recevait des excréments, des lettres anonymes de menaces de mort", se souvient-elle. En guise d'explication, ses parents lui disaient : "Ton papa était dans la religion et les autres ne sont pas contents qu'il ait quitté la religion et qu'il soit maintenant civil normal".
"La honte"
Son père reste très discret sur sa vie passée. Après son décès, elle se met en quête de sa vie dans les ordres et se heurte à un mur : "C'est vraiment un trou noir. Je n’ai jamais réussi à avoir des informations sur sa vie d'avant" de la part du diocèse de Lyon.
Nathalie Olivier a connu la même situation familiale. "Fille de curé défroqué, c'est la honte", témoigne-t-elle. Elle demande à l'Église catholique la fin du célibat obligatoire pour que les enfants ne connaissent plus le rejet et l'humiliation et que les prêtres qui deviennent pères ne soient plus obligés de quitter l'Église. L'association Les enfants du silence rassemble 70 enfants de prêtres, mais il serait en fait plus d'un millier en France.
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